« A mon Père …»
Ma mobilisation
Lors
de
ma
dernière
permission
au
mois
de
juillet
1939,
j’en
avais
profité
pour
visiter
l’Exposition
de
l’Eau à Liège
.
Mais
c’est
le
18
août
1939
que
mon
service
militaire,
qui
avait
duré
17
mois,
s’est
terminé.
Le
jour
même
vers
midi,
je
rentrai
chez
moi,
à
Antheit
près
de
Huy.
C’était
un
vendredi.
Dès
le
lendemain,
je
me
rendis
au
travail
(on
travaillait
le
samedi
à
ce
moment-là,
c’était
toujours
la
semaine
de
48
heures).
Mais
je
ne
recommençai
vraiment
à
travailler
que
le
lundi.
Cela
dura
5
jours,
car
le
vendredi
25
août
1939,
je
venais
à
peine
de
rentrer
à
mon
domicile
quand
je
vis
s’arrêter
en
face
de
la
maison,
le
garde
champêtre
qui
tenait
en
main
un
document.
Il
m’apportait
un
papier
d’appel
sous
les
armes
me
signifiant
que
je
devais
rentrer
à
Charleroi
et
rejoindre
mon
unité
!!
Il
m’apprit
que
nous
étions
deux
à
Antheit
à
recevoir
cet
ordre,
mais
avoua
que
les
autres
rappels
ne
tarderaient
pas
à
être
envoyés.
Dès
le
lendemain,
j’avais
rejoint
Charleroi.
A
la
caserne
,
on
nous
distribua
nos
équipements
et
le
dimanche,
nous
étions
consignés,
c’est-à-dire
enfermés.
Le
lundi
matin,
nous
quittâmes
la
caserne
pour
nous
rendre
à
notre
nouveau
cantonnement
dans
une
salle
située
sur
la
chaussée
de
Charleroi
à
Bruxelles,
à
Jumet
Brulotte.
Nous
y
sommes
restés
pendant
quelques
jours
avant
d’être
transférés
à
Courcelles
Motte
où
nous
avons
été
cantonnés
pendant
15
jours
au
moins.
Nous
étions
en
face
de
Roux
et
avions
nos
fusils pointés vers la France !
Pendant
ce
temps-là,
notre
pays
exécute
son
2ème
plan
de
défense
appelé,
si
mes
souvenirs
sont
exacts,
phase
B,
c’est-à-dire
le
rappel
des
classes
34,
33,
32
et
31.
Quant
à
nous,
notre
prochain
cantonnement
fut
à
Gouy-les-Piétons
durant
une
dizaine
de
jours.
Le
mois
de
septembre
était
terminé,
nous
étions
toujours
en
Wallonie, sur le
Canal de Charleroi à Bruxelles
.
Début
octobre,
nous
fîmes
mouvement.
Je
ne
me
rappelle
plus
très
bien
si
c’était
à
pied
ou
en
chemin
de
fer,
mais
ce
que
je
sais
c’est
que
nous
sommes
arrivés
à Stelen, juste en face de Geel, sur le
Canal Albert.
Nous
logions
dans
des
granges
ou
dans
des
greniers
où
les
rats
pullulaient
dans
les
toitures.
Les
journées
se
passaient
à
creuser
des
tranchées
ou
à
construire
des
abris
dans
des
terrains
sablonneux.
Nous
passâmes
deux
mois
là-bas.
Nous
appréhendions l’hiver.
Mais
heureusement,
un
beau
jour
nous
quittions
sans
regret
ce
«
bled
»
pour
une
période
de
repos
au
camp
de
Bourg
Léopold.
Nous
fîmes
ce
trajet
en
deux
jours (Stelen-Mol puis Mol-Bourg Léopold)
C’est
pendant
cette
période
de
repos
qu’un
événement
peu
ordinaire
s’est
produit.
Du
jamais
vu
à
l’armée
belge
!
En
effet,
des
unités
du
1er
Chasseur
à
Pied
se
sont
révoltées
en
demandant
de
meilleures
conditions
et
une
augmentation
des
soldes
pour
le
personnel
sous
les
drapeaux.
Le
mouvement
fut
vite
étouffé,
mais
l’idée
avait
apporté
des
résultats
tangents.
A
partir
du
1er
janvier,
les
rappelés
eurent
droit à des augmentations :
1 franc au lieu de 30 centimes pour les soldats
2 francs au lieu de 60 centimes pour les caporaux
4,70 francs au lieu d’1 franc pour les sergents !!
Début
1940,
nous
quittons
Bourg
Léopold
pour
rallier
Vroenhoven
situé
à
quelques
kilomètres
au
nord
de
Visé
et
à
l’ouest
de
Maastricht
sur
le
Canal
Albert.
Notre
compagnie
était
déployée
sur
une
surface
d’1km2
environ.
Un
peloton
à
Vroenhoven,
un
peloton
à
Veldweselt
sur
le
Canal
Albert
et
un
peloton
en
soutien
à
Hees.
Nous
montions
de
garde
1
jour
(24
heures)
sur
4
ou
5
jours
dans
des
tranchées
ou
dans
un abri chauffé par des braseros.
Il
faisait
froid
durant
cet
hiver
1940,
abominablement
froid.
Heureusement,
j’avais
comme
sous-officier
un
régime
spécial
:
un
mess
et
une
nourriture convenable !
Mon
peloton
avait
tout
d’abord
été
cantonné
à
Vroenhoven
où
nous
sommes
restés
4
à
5
semaines.
Nous
avons
ensuite
déménagé
à
Veldwezelt
pour
4
ou
5
semaines
aussi
pour
aller
enfin
nous
retrouver
en
soutien
et
soi-disant
en
repos
à
Hees.
Mais
au
mois
d’avril
et
au
début
mai,
nous
étions
déjà
revenu
pour
la seconde fois à Vroenhoven.
C’est
le
5
mai
1940,
pour
notre
plus
grande
chance,
que
nous
fûmes
remplacés
par
un
régiment
de
Grenadiers.
Nous
avons
été
expédiés
(je
ne
me
rappelle
plus
comment)
à
Pamel
à
7
km
environ
de
Ninove.
C’est
là-bas,
le
10
mai,
que
nous
apprîmes
que
notre
pays
était
en
guerre.
Vers
3
heures
du
matin,
notre
lieutenant
vint
frapper
à
la
porte
de
la
maison
où
je
logeais
en
me
demandant
de
me
lever
rapidement,
que
je
rassemble
mon
groupe
et
que
je
le
place
à
un
endroit
qu’il
me
désigna.
Objectif
:
surveiller
le
ciel
et
surtout
l’aviation,
être
sur
nos
gardes
car
l’ennemi
pouvait se trouver n’importe où !!
Nous
discutions
évidemment
de
la
situation.
Nous
pensions
aux
nôtres
qui
se
trouvaient
bien
plus
près
de
l’Allemagne
que
nous.
On
se
posait
évidemment
beaucoup
de
questions.
Vers
sept
heures
du
matin,
un
événement
nous
le
confirma
:
c’était
la
guerre
!!
En
effet,
deux
gros
avions
noirs
et
gris
menant
un
bruit
d’enfer
sont
passés
au-dessus
de
nos
têtes
à
150
m
d’altitude
et
à
grande
vitesse.
Un
silence
de
mort
plana
un
instant
parmi
nous.
Nous
n’en
croyions
pas
nos yeux !!
L'Exposition internationale de Liège de 1939 est
organisée dans la ville belge de Liège pour célébrer
l'inauguration du canal Albert et ayant pour thème l'eau.
Alors qu'elle devait se terminer en novembre,
l’exposition ferme ses portes anticipativement le 2
septembre 1939 suite au déclenchement de la Seconde
Guerre mondiale et à l'explosion accidentelle,
provoquée par un orage, des pont du Val Benoit et
d'Ougrée, minés par l'armée belge. Vingt personnes ont
été tuées et quatre -vingt autres blessées.
La vidéo ci-contre est un remarquable document
reprenant de nombreuses photos et vidéos d'époque.
Cette photo date d'octobre/novembre
1939
et a été prise à Stelen.
2ème Chasseur à Pied IIIème
Bataillon 11ème Cie
Une partie de mon groupe
(peloton du Sous Lt Cuvelier Adj
Géradon, Sgt Maillard)
Debout (de g à dr) Vandamme (cl.35)
Caporal X, Catrain, Prévot, Caporal
Overstijns,
Kinet (tué le 28/5/40),
Sgt Maillard (tous de la cl. 38),
Charlet (cl.35)
Je n'ai pas de souvenir des noms
des 2 soldats accroupis.
CHEZ JEAN-LUC
Prévisions, webcams, radars, ….
Prévisions, webcams, radars, ….
Ces évènements ont eu lieu en
Belgique ou dans l’Hérault
Introduction,
hommage,
historique
40-45,
notion
de
combattant,
la
«drôle de guerre» …
Démobilisé après 17 mois de service
militaire, mon père est à nouveau mobilisé après 1 semaine de retour à la vie
civile … Et on se plaint !!
Mon
père
raconte
ce
qu’il
a
vu,
vécu,
ressenti
pendant
cette
période.
Et
je
pense
que
par
pudeur
il
n’a
pas
tout
écrit .
Des vidéos d’époque